Les paraboles sont le cœur de la prédication du Seigneur Jésus. Elles donnent à penser et offrent un horizon aux auditeurs. Au fond, elles servent la liberté de ceux qui écoutent. Pensons aux paraboles que Jésus donne quand on lui reproche de faire « bon accueil aux pécheurs et de manger avec eux. » (Cf. Luc 15). Jésus donne les paraboles dites de la miséricorde (la brebis perdue, la pièce perdue, le fils prodigue). Ici nous voudrions vous inviter à contempler le cœur du prédicateur qu’est Jésus. « Il en est du règne de Dieu comme… » et un peu plus loin dans l’Evangile de ce dimanche : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? » Jésus cherche, et en cela il est dans la grande tradition biblique, à faire découvrir ce pourquoi il est venu parmi nous. Les paraboles du Christ sont des moyens d'expression privilégiés pour évoquer le Royaume de Dieu. Elles suggèrent plus qu'elles ne démontrent, le sens profond déborde les mots qui y sont utilisés. Alain Marchadour, grand traducteur et exégète français contemporain, le dit de façon remarquable : « Dans les évangiles, les paraboles forment le cœur de l'enseignement de Jésus. Quand ce qu'il veut dire est inaudible parce que ses auditeurs ont cessé de l'écouter, ou indicible parce qu'il s'agit d'une réalité hors de portée des pauvres mots humains, Jésus emprunte le chemin détourné des paraboles. Apparemment il s'éloigne du réel en se tournant vers la fiction ; en vérité il est au centre du mystère du Royaume. » (A Marchadour, Que sait-on de Jésus de Nazareth ?, Paris, Bayard, 2001, p. 141).
Alors laissons Jésus travailler nos cœurs, nos intelligences et nos esprits par ces paraboles. C’est l’œuvre de Dieu qui se réalise sous nos yeux. Jésus est le prédicateur du Royaume. Par ces paraboles si particulières de ce dimanche, Jésus nous appelle à lui faire confiance. Le Royaume de Dieu advient même si cela semble bien petit à nos yeux humains, trop humains, peut-être. Pour paraphraser les disciples qui demandent à Jésus : « augmente en nous la foi ! » (Lc 17,5) Demandons-lui : « augmente en nous l’espérance ! »