Vivre ce que nous annonçons
Les saints et les saintes dont nous venons de célébrer l’immense cortège ont accueilli cet appel du Christ à le suivre et à se laisser transformer par cet amour. Voilà tout le défi de la vie chrétienne. Vivre à l’image du Christ : « pour moi, vivre, c’est le Christ ! » disait saint Paul. Ceux que l’Église nous propose comme modèles ont tâché de vivre en cohérence la foi qu’ils avaient accueilli avec leur propre vie et dans le temps qui était le leur. Quand Jésus fait des reproches dans l’Evangile de ce jour c’est parce que les gestes visibles devaient rappeler aux croyants les exigences de l’Alliance. Or, ces gestes étaient devenus un étalage de leur prétendue piété. L’esprit fut oublié et alors les commandements, les rites étaient devenus des actes extérieurs. Jésus vient redonner sens à tout cela. Dimanche dernier, il nous a rappelé les 2 commandements de l’amour de Dieu et du prochain. Ici Jésus profite de cette controverse pour nous enseigner en se révélant : « vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. »
« Que l’Esprit Saint fasse de nos vies une éternelle offrande à ta gloire. » dit la prière eucharistique n°3. Notre vie devient la réponse humble à l’appel du Christ ; à une toujours plus grande cohérence entre l’appel reçu et la réponse donnée. Jésus nous rappelle que nous recevons notre vie de son Père. L’eucharistie que nous célébrons en est le mémorial permanent où nous nous mettons à l’écoute du seul maître qui nous révèle le visage du Père et qu’à ce visage aimant au plus haut point nous répondions par une vie de service. Le modèle étant celui qui a donné sa vie par amour pour nous. « De l’argent et de l’or, nous n’en avons pas ; mais ce que nous avons, nous le donnons : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche » (d’après Ac 3, 6). Notre or et notre argent c’est le Christ qui donne sa vie pour nous sur la croix. Voilà le grand mystère de la foi et l’œuvre de sa grâce !
Dimanche dernier, comme à chaque baptême, nous avons redit en geste d’accueil : « la communauté chrétienne t’accueille avec joie, en son nom, je te marque du signe de la croix. » Qu’avons-nous de plus précieux à offrir à notre temps ? « À vous d’en être les témoins » disait le titre du rassemblement Kerygma. Un chant de la catéchèse le dit fort justement :
« nous sommes tout petits devant Toi… mais pour toi, Seigneur, nous avons tant de prix que nous sommes réunis pour te dire Merci. » C’est bien tout le sens de l’eucharistie.
Mgr Dognin dans sa lettre pastorale sur la liturgie de juin dernier rappelait : « Au moment de sa conversion, saint Augustin entend le Seigneur lui dire : « Je suis la nourriture des forts: grandis et tu me mangeras. Tu ne me changeras pas en toi, comme la nourriture de ton corps, c’est toi qui seras changé en moi. » Cette parole, nous pouvons l’accueillir pour nous même, car en participant à la messe, et en communiant au Corps de notre Seigneur Jésus-Christ, nous avons bien conscience de nous unir profondément à lui et même d’être « changé » en Lui. ».