Zachée... il faut...
« Zachée, aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer dans ta maison ». Ce « il faut », cette parole de Jésus nous dit le sens profond de sa mission. Il ne s’agit pas d’un « j’ai envie d’aller chez toi ». C’est « il me faut, Zachée, te manifester la miséricorde de Dieu. » Alors se produit la conversion. De dimanche en dimanche, l’Écriture vient convertir nos images de Dieu. Ça râle au sujet de ce que fait Jésus : « il est allé loger chez un pécheur ! » Oui, c’est exact, car le désir de Dieu est de faire découvrir le salut de Dieu à tous et particulièrement aux pécheurs. D’une certaine manière, cette scène d’Évangile est la traduction concrète de ce que Jésus avait dit dans la parabole de la « brebis perdue et retrouvée ». Ainsi, le cœur de ceux qui goûtent cette expérience profonde de la visite du Seigneur ne peut qu’être changé. C’est ce qui se passe pour Zachée qui, alors, cherche le plus juste moyen de réparer sa faute. C’est l’expérience de St Paul ; lui, le grand pécheur, ayant goûté la miséricorde du Seigneur, se lance sur les routes de l’Empire pour annoncer cette Bonne Nouvelle. C’est ce que l’auteur du Livre de la Sagesse avait déjà proclamé dès avant l’Incarnation de Dieu dans le texte si lumineux de la 1ère lecture : « Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres ; si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé. »
La fête de tous les saints que nous célèbrerons mardi vient nous le manifester et nous rappeler notre vocation de vivre à l’image de la sainteté de Dieu. Nous sommes cette Église de la terre en marche vers la sainteté qui est celle de Dieu lui-même (saint, Saint, Saint chantons-nous). Ceux qui ont déjà vécu cette marche, les saints et les saintes, nous entourent, nous accompagnent, sont des modèles et intercèdent pour nous. Cela est écrit dans l’architecture de nos Églises : les vitraux, les statues, ... nos frères orientaux ont les icones baignées de l’or de Dieu. Dieu frappe à notre porte, il s’invite chez nous pour nous offrir le salut. Soyons des plus empressés à l’accueillir.
Bon dimanche. Belle fête de Toussaint
Jean-Baptiste, Curé