Pour vous qui suis-je ?
Après un temps de cheminement entre Jésus et ses disciples, en plein territoire païen, Jésus pose la question ultime : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre semble donner la bonne réponse : « tu es le Christ. » Ce qualificatif résume toutes les espérances du peuple juif qui attend un Dieu puissant et plein de force, établissant son règne. Mais Jésus annonce que ce règne s’établira d’une autre manière : par la croix. Pierre s’y oppose et se fait reprendre par Jésus. « Pierre, tes pensées ne sont pas celles de Dieu. » Lors de nos pardons, des processions nous aimons porter les belles croix d’or ou d’argent de nos églises. Mais n’oublions jamais qu’elles sont d’abord la mémoire, le souvenir de l’immense souffrance de Dieu qui a voulu nous sauver de cette manière-là. Lors des processions d’entrée à la messe, je suis toujours ému de voir les gens se signer au passage de cette croix. Cette signation est comme une prière : « Seigneur, apprends-moi à rester derrière toi, à marcher à ta suite. » Le chemin est exigeant. Beaucoup voient en Jésus un homme généreux, sage, faisant des miracles... Mais reconnaissons-le Jésus est bien plus que cela : il est le Messie, le Christ, mais d’une manière qui ne doit jamais cesser de nous étonner. « Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. Mais pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. » (1 Co 1,23).
Tâchons de ne pas faire obstacle, en nous et autour de nous, à la marche de Jésus et de le laisser nous sauver, selon ses pensées à lui et non les nôtres (cf. Mc 8, 33). Enfin, quand nous témoignons, nous ne pouvons faire l’impasse d’annoncer la Croix car Dieu, qui a tant aimé le monde, a donné son Fils unique (cf. Jn 3, 16). Il est grand le mystère de la foi.
Bon dimanche.
Jean-Baptiste, curé.