Envoyés comme prophètes en ce temps...
Les lectures de ce dimanche nous rappellent qu’une seule chose compte : que la Parole soit annoncée. C’est la première mission des fidèles du Seigneur à la suite du Christ lui-même, des prophètes, des apôtres. Malgré ou plutôt, peut-être avec nos faiblesses. Elle est fragile cette Parole et les disciples ne sont pas plus grands que le Maître.
L’Évangile nous montre en ce jour le non-accueil fait à la parole de Jésus. « On le connaît trop bien ; il est de chez nous » semblent dire les gens du lieu d’origine de Jésus : « comment pourrait-il être l’envoyé de Dieu ? » Mais la Parole fait son chemin. « Nous portons un trésor dans des vases d’argile » (2 Co 4, 7). Il nous faut l’accepter et c’est même là que la Parole sera certainement la mieux servie. « Qui est-il celui-là ? » semble être la bonne question.
A la fin de l’Evangile de Marc dont nous lisons un extrait aujourd’hui, c’est un centurion païen, contemplant le Christ en croix qui répond à cette interrogation en disant : « vraiment cet homme était le Fils de Dieu ! »
En nos pays de vieille chrétienté pour ne pas dire d’ex-chrétienté, la liturgie de la Parole nous fait redécouvrir cette priorité de l’annonce de la Parole. C’est la « nouvelle évangélisation » dont parlait le St Pape Jean-Paul II. C’est l’être « disciple-missionnaire » du Pape François. Nous allons vivre en cet été de nombreuses célébrations traditionnelles (pardons, messes pour les péris en mer, bénédictions de la mer, …). Il ne s’agit pas de faire vivre un passé révolu mais de les vivre avec foi aujourd’hui (cf. orientations de notre évêque sur les pardons données en mai 2020). A l’image de la foi de ces marins rentrant dans une chapelle pour y prier leur Dieu, Notre Dame ou un saint familier. Ils venaient se recommander à Dieu car ils savaient leur navigation périlleuse. Leurs épouses ou petites amies se rendaient en ces chapelles ou devant ces calvaires, après avoir jeté un dernier regard sur le bateau du bien-aimé voguant au loin. La vie chrétienne, à la suite du Christ, n’est pas moins périlleuse aujourd’hui. Alors, recommandons-nous au Seigneur en lui disant comme Paul : « ta grâce me suffit. »
Bon dimanche.
Jean-Baptiste, curé.