Nous voudrions voir Jésus !
À cette demande Jésus annonce sa Passion. C’est le cœur de la foi ! Cette requête est adressée aux disciples car les demandeurs ont bien senti la responsabilité des disciples pour rencontrer Jésus. Il n’en est pas autrement aujourd’hui. « Nous sommes la seule Bible que le monde lit encore » dit un texte anonyme du XIV° siècle. Les chrétiens en chair et en os portent dans l’Esprit Saint la Bonne Nouvelle de Jésus plus fort que la mort (cf. résurrection de Lazare que nous lisons avec les catéchumènes ou la conclusion de l’Évangile de ce jour). Nos églises ne sont pas des musées (même si nous y mettons de belles vitrines avec la plus belle des orfèvreries ou les plus beaux vêtements liturgiques) ni des lieux ordinaires de concert. Ces lieux et objets n’ont de sens que si l’on se souvient qu’ils ont une « utilité » pour la prière. Sinon nous risquons de ressembler fort à ce que l’on écrit ou montre sur l’antiquité grecque ou égyptienne. Est-ce cela que nous voulons ? Nous avons de magnifiques lieux dans nos paroisses. Certes, œuvres de pierre et de verre qui ont un sens architectural ! Mais d’abord œuvres de foi, actes de foi de nos « tadou koz ». Ce sont des catéchèses de pierre. La catéchèse ayant pour traduction et définition : « faire résonner la Bonne Nouvelle ». Nous voulons voir Jésus ! Comment le montrer aujourd’hui ? En habitant les lieux dont nous héritons de nos aînés dans la foi : prière, pardons, chapelets, célébrations, ... Écoute de Jésus à travers la méditation et le partage des Écritures. En témoignant par des actes de charité auprès de nos frères les plus fragiles (pastorale de la santé, solidarité, ...). Ainsi les pierres de granit rejoindront les pierres vivantes que sont les disciples de Jésus. Ainsi plus question de religion du passé mais une vie sous le regard du Dieu vivant. « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » dit Jésus à Marthe dans l’Évangile de l’année A pour les catéchumènes. Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. » Laissons-nous doucement appeler par ce maître de Vie et invitons d’autres à entrer dans cette Vie.
Bon dimanche.
Jean-Baptiste, curé.