Grand ménage !
A la manière des prophètes, Jésus pose en acte fort en chassant les marchands du temple. Tellement surpris par cet acte qu’on a pu le qualifier de « sainte colère ». Non, c’est une colère car le cœur n’y est plus. Le temple n’est plus ce pourquoi il a été bâti : expérimenter, vivre, célébrer l’alliance... celle manifestée au Sinaï (cf. 1ère lecture). La Parole de Dieu, Jésus, est comme un fouet qui vient chasser les faux-dieux, les fausses réponses à l’infini amour de Dieu. Par ce carême, nous demandons à Jésus, de venir chasser en nous ce qui n’est pas réponse ajustée à son amour, à cette libération initiée à la sortie d’Égypte et offert sur la croix. St Paul nous dit : « Frères, alors que les Juifs réclament des signes miraculeux, et que les Grecs recherchent une sagesse, nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. Mais pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient juifs ou grecs, ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. » Jésus – et les disciples ne le comprendront qu’après la résurrection – devient, sur la Croix, le Nouveau Temple et c’est « par Lui, avec Lui et en Lui » que nous pouvons rencontrer Dieu et que nous pouvons offrir à Dieu ce que nous avons de meilleur : notre vie. « Seigneur, fais de nos vies une éternelle offrande à ta Gloire. » Cette prière qui suit est celle qui est utilisée dans la messe où des catéchumènes vivent leur 1er scrutin : « Ceux que tu as appelés au baptême, Seigneur, approchent du jour ou ils proclameront la foi au milieu de ton peuple en fête ; pour qu'ils soient enfin recréés dans le Christ, pour qu'ils retrouvent en lui leur dignité de fils de Dieu dont la faute originelle les a écartés, soutiens-les dans leur marche vers toi. » Oui, que le Christ vienne soutenir notre marche même si parfois cela secoue comme quand Jésus chasse les marchands.
Bon dimanche.
Jean-Baptiste, curé.